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Une Loop interview !
A propos de
P I E R R E - J A K E S H E L I A S
Thérèse
m'a sorti d'un tiroir
cet article du Télégramme
qu'elle avait découpé et rangé précieusement...
Image Le Télégramme
Mon amie Thérèse, de Quimper,
parle avec émotion de ses rencontres avec
Pierre-Jakes Hélias
dans les années 70 / 80.
Enregistré le 3 juin 2014
Pierre-Jakes Hélias
aurait 100 ans aujourd'hui.
Sa vie, son oeuvre :
Un extrait du Cheval d'orgueil :
- Regarde, regarde les arbres comme ils travaillent !
- Qu'est ce qu'ils font, Grand-père ?
- Ils rattachent la terre au ciel.
Et cela, c'est très difficile.
Vois-tu, le ciel est si léger qu'il est toujours sur le point de prendre
la fuite.
S'il n'y avait pas d'arbre, il nous dirait adieu le ciel.
Alors, il ne nous resterait plus qu'à mourir.
Mais, heureusement, il y a les arbres…
Regarde ce tronc rugueux, tu vois.
C'est comme une grosse corde.
Il y a même des nœuds dedans.
Mais à chaque bout, les fils de la corde se desserrent
et s'élargissent pour s'accrocher au ciel et à la terre.
On les appelle des branches en haut et des racines en bas.
Mais c'est la même chose.
Les racines cherchent leur chemin dans le sol de la même manière
que les branches cherchent leur chemin dans le ciel.
- Mais grand-père, c'est plus difficile d'entrer dans le sol que dans
le ciel !
- Hé non mon fils.
Si c'était vrai, les branches seraient droites.
Et vois comme elles sont tordues sur le vieux pommier !
Elles doivent aussi chercher leur chemin.
Elles poussent.
Elles changent de direction.
Elles ont parfois bien plus de mal que les racines.
- Et qu'est-ce qui leur donne tout ce mal, grand-père ?
- C'est le vent.
Le vent voudrait séparer le ciel et la terre.
Les arbres tiennent bon.
Mais c'est une sacrée bataille...
Pierre-Jakes Hélias
Loop en Bretagne : Zoom !
Lucy Eon parle d'Aragon sur l'Orée : Boum !
U N E I M A G E
P O U R I M A G I N E R . . .
Voici une image originale
de l'illustrateur britannique
Tim Thackeray.
Laissez-vous bercer par ce dessin,
ses détails, son atmosphère...
Quelle histoire se forme dans votre imaginaire ?
Laissez-vous dériver...
Un autre jour,
je vous présenterai le texte qui a inspiré cette oeuvre...
A bientôt...
Pénélope Estrella-Paz
Vos imaginaires :
La couche est un asile
pour les êtres nus qui se bercent
de l'illusion des oiseaux.
Quand le jour pointe,
qu'il donne de sa morsure,
les volatiles s'envolent et,
avec eux, les rêves de nuit...
" De mes yeux à vos oreilles "
C'est le nom du blog très original
et très précieux de Martine...
Belle-Île
Avril 2012
Martine lit pour nous.
Tout haut.
Pour son plaisir, pour notre plaisir...
Je ne vous en dis pas plus,
à vous, la découverte !
Il suffit de cliquer délicatement :
Ici ! pour la présentation !
Chic ! pour " Le plus beau jour de ma vie "
Oh ! pour les mots en accordéon de France Do !
Vous pouvez retrouver ce texte :
sur l'Orée papier, p. 33
sur le blog : Zoom !
Grand merci à toi,
Martine !
.
V I A N
ET
L E M O U L I N E T A R É . . .
Février 2014
Oh !
Les si jolies nuits de St Germain des Prés !
J'ai bien connu Boris Vian
en sa prime jeunesse.
On sortait tout juste de la guerre
et
il n'avait encore guère publié...
C'était un garçon très bien élevé,
tout à fait poli,
un brin dégingandé,
discrètement facétieux,
et, assurément, une personne au grand
coeur, malade
complètement de swing et de jazz...
En ces temps de
liberté fraîchement retrouvée,
il gagnait très honnêtement sa croûte chez
Vercoquin, où il était planton.
( et moulineur, de surcroît. )
Sa tâche principale consistait,
bien assis sur un solide tabouret,
une bassine d'eau de mer
bien calée entre les genoux,
à actionner très vigoureusement
un très spécial moulinet à ré action
afin de produire,
après tant d'années de dures restrictions,
la très précieuse
écume, des jours
entiers, il s'y employait avec zèle,
certes,
mais, il faut bien le reconnaître,
sans grand enthousiasme.
Ce n'est un secret pour personne,
mais,
la bassine d'aluminium
soigneusement calée pendant des heures
entre les cuisses,
il n'attendait, en vérité, qu'une seule chose :
Que la nuit vienne
et qu'il puisse enfin déserter l'atelier,
pour foncer direct au Tabou,
rue Dauphine
et troquer,
avec autant de soulagement
que de jubilation
son si triste et diurne
moulinet à ré
pour sa tant a do rée nocturne
trompette en fa !
Pour la petite histoire,
on peut ajouter que
c'est à peu près à la même époque que
Gala
posait pour Dali,
Dora
pour Picasso
et
Juliette
pour le Gréco...
Pénélope Estrella-Paz
La complainte du progrès
Vénérons le vil Vian ! Clic !
Juin 2009
And now,
just for you,
un très rare loop enregistrement :
Tout juste 50 après sa disparition
Jérôme Savary
rendait un tendre et jubilatoire
hommage à Boris Vian
dans un spectacle intitulé :
" Vian, une trompinette au Paradis "
Parc du Château de Brissac
dans le cadre du Festival d'Anjou.
En vérité,
une très pénéloopienne soirée de fête !
Vian chez Loop !
Des textes ?
Et vous,
qu'aimez-vous chez Vian ?
J'ai passionnément aimé Vian dès mes seize ans.
Je pense avoir lu et entendu l'essentiel de l'artiste.
C'est ainsi que, noyé dans la lecture de "L'écume des jours",
j'y rencontrais Chloé et son nénuphar.
Le prénom s'est gravé en moi et quand,
bien des années plus tard, ma fille est née,
je l'ai prénommée comme l'héroïne de M. Sullivan.
Il y a trente ans, ce prénom n'était pas encore répandu...
Je possède encore la version 10/18 de "L'écume..."
quelque part dans ma bilbiothèque.
Cet exemplaire est celui de mon adolescence.
Jadis, je le transportais dans la poche gauche de ma veste
d'étudiant.
Un soir d'automne il y a trois ans, je m'en souviens,
il faisait sombre, il pleuvait... je sortais du ciné...
C'était juste avant l'heure de fermeture de l'unique bouquiniste
de Thionville.
Je m'engouffrais dans le commerce pour y dérober quelques
parfums de vieilleries quand mon premier regard se posa
sur un livre en retrait des autres, sur une étagère.
J'allongeais le bras :
c'était un vieil exemplaire de "L'écume des jours",
reliure cuir, doré sur le dessus des pages, un peu poussiéreux.
Le bouquiniste fermait sa boutique
quand je m'approchais de lui avec mon trésor.
Je payais trois euros...
Je venais de m'offrir le plus prestigieux des cadeaux.
Je relus le roman d'un jet dans la nuit et, refermant le livre,
je remerciais l'auteur de "Trouble dans les Andins"
de m'avoir guidé ce soir-là chez ce brave bouquiniste.
A l'Orée
des peut-être...
On m'a dit
que tout était possible...
Dois-je le croire ?
Loop