à Bernard Werber
M Y Y E A R
I S
A D A Y
Octobre 2010
Quelquefois,
il me faisait porter
une petite blouse blanche
griffée crocodile
un chignon vieux siècle
et
des petites lunettes rondes
à la Marie Curie...
*
*
*
Selon son humeur,
il me mettait dans les mains
une grosse loupe,
une petite éprouvette,
ou bien les deux...
Je devais me tenir ainsi
devant lui.
Lui,
il s'installait dans le canapé,
tranquillement,
et
il me regardait longtemps toute entière,
sans rien dire...
Juste peut-être sa respiration
qui s'acccélérait
imperceptiblement...
Quelquefois,
il disait
en me regardant dans les yeux :
" Pénéloop,
pardonnez-moi ce compliment,
mais
quand vous êtes comme ça,
c'est fou
ce que vous irradiez ! "
*
*
*
Parfois,
il prenait subitement un air très sérieux
et
il ajoutait :
" Savez-vous, Pénéloop,
que j'aime vraiment beaucoup
beaucoup
vos 71 % d'eau très pure,
vos 18 % de carbone,
4 % d'azote,
2 % de calcium,
2 % de phosphore,
1 % de potassium,
0,5 % de soufre,
0,5 % de sodium
ainsi que
ce si délicat bouquet d'oligoéléments
qui vous est propre
et surtout
surtout
ce divin zeste
d'essence de Guerlain
qui vous rend,
ici et maintenant,
so irresistible !
*
*
*
Moi,
je ne savais jamais
quoi répondre...
Alors,
je me contentais de fredonner ça :
La vie : Clic !
.