mardi
11 h 20
V O U S
L E T R O U V E Z
C O M M E N T ?
C'est mon numéro
ISBN.
International Standard Book Number
numéro d'inscription
à la Bibliothèque Nationale
A moi, personnellement.
( maman va être drôlement contente )
Je viens de le recevoir
à l'instant par mail.
Il était 11 h 17.
Il ne m'a suffit que de 10 jours
pour l'obtenir.
C'est très impressionnant.
En plus,
il est très élégant...
J'ai de la chance !
*
*
*
C'est adressé
à mon vrai nom :
" Melle Pénélope Estrella-Paz... "
et
la dame gentille
qui a signé la lettre s'appelle
Amandine.
Moi,
je trouve que
c'est un très joli prénom,
Amandine.
Merci beaucoup,
Mademoiselle Amandine.
Je vous souhaite une très bonne journée.
J'ai envie de vous envoyer
ces fleurs toutes simples
de notre terrasse
l'été...
Très sincèrement
et
très affectueusement.
P. E. P. et Pénéloop
PS.
Je suis sûre que Papa aurait dit :
" C'est très bien,
ma Pénéloop,
je suis très content pour toi.
Quand on veut jouer au loto,
un numéro ISBN,
c'est toujours très utile..."
Merci, Papa,
je t'embrasse.
P.
**********************
17 h 15
mardi 23 novembre
En un clic,
j'ai envoyé les derniers fichiers
chez l'éditeur...
Envie de dire
merci.
Pénélope Estrella-Paz
.
ça y est presque.
j'ai tapé la table des matières cette nuit.
je me sens un peu perdue.
Pénéloop
.
Euh...
On part au bord de l'Atlantique quelques jours...
Non loin de Ré.
Plus haut qu'Oléron...
Quel temps fera-t-îles ?
A bientôt chez vous.
On vous confie les clés de l'Orée...
Pénéloop et Pénélope Estrella-Paz
( quelques billets programmés )
.
U N E V I L L E ,
L A N U I T . . .
J’avais du courrier ce matin…
Ma chère Pénéloop,
je vous écris du Bout du Monde…
J’ai reçu votre SMS cet après-midi à 16 h 02.
Vos cinq mots m’ont suffit pour comprendre
que votre sentiment était toujours vif pour moi,
mais que tout devenait maintenant vraiment trop dur,
trop compliqué, trop douloureux,
et que, finalement,
vous aviez choisi de ne pas ajouter
de la peine à Sa peine,
lui, si doux, si attentif, si aimant…
La tête m’a tourné, presqu’un vertige.
Mais j’ai aussitôt décidé
de faire quand même cette visite
( que nous devions faire l’un près de l’autre )
t o u t s e u l .
J’ai rapidement franchi le pont-levis,
j’ai acheté mon billet.
En un clin d’œil,
je me suis retrouvé dans cette cour intérieure,
si propre, si belle, si bien ordonnée,
s i v i d e …
Ce château d’Angers, pourtant,
je le connais par cœur,
avec toutes ces fois où, depuis dix ans,
j’ai accompagné des groupes de lycéens
rieurs et curieux.
Alors,
j’ai erré sur le chemin de ronde,
la tour du moulin,
la porte des champs,
la chapelle, le logis royal, les fossés-jardins,
le fantôme du Roi René,
le schiste et le tuffeau,
la fameuse tapisserie de l’Apocalypse…
Risible !
Oui, pour moi, c’était bien un peu l’apocalypse…
J’étais devenu un zombie, un martien.
( même pas un touriste )
Le soir tombe vite en novembre.
Je me suis affalé sur un banc de pierre
dans la roseraie.
J’ai fermé les yeux.
Mes joues froides et chaudes.
Je flottais…
Bruits de pas sur le gravier,
la voix bienveillante d’un jeune gardien :
« Je suis désolé, on va bientôt fermer, Monsieur… »
J’ai repassé le pont-levis,
ses vieilles planches résonantes
sous mes mocassins.
Nuit, complètement nuit, maintenant.
Je ne sais pas ce qui m’a pris.
Au lieu de prendre vers la droite
la rue pavée
qui mène au centre ville,
je me suis dirigé sans raison vers la gauche :
une placette quasi campagnarde,
située en belvédère,
( romantique à souhait )
et qui,
du haut des ses vingt mètres,
domine majestueusement la Maine
et les quartiers d’Outre-Maine.
Les angevins l’aiment beaucoup et l’appellent :
« la promenade du Bout du Monde. »
J’ai posé mes coudes
sur le muret d’ardoise froide.
Je me suis penché,
le spectacle était fascinant.
Juste en bas,
la Maine, ruban sombre et silencieux,
et partout,
mille et mille petites lumières scintillantes,
presque joyeuses.
La nuit, la ville…
Je me suis surpris à égrener tout haut des noms :
Pont de la Basse-Chaîne,
Pont de Verdun,
Pont de la Haute-Chaîne,
Quai de la Savate
La Doutre, St Nicolas, le Ronceray…
Et là,
la réalité m’a à nouveau sauté au visage !
Brutalement.
***
Pénéloop,
à cet instant-même, vous auriez dû être là,
tout près de moi, à ma droite.
Silencieuse et émerveillée.
Je n’aurais même pas cherché à vous embrasser,
j’aurais juste, très délicatement,
posé mon bras sur votre épaule.
Vous auriez frissonné imperceptiblement,
j’aurais penché légèrement ma tête
pour respirer
le si doux parfum de vos cheveux,
et puis,
pour vous amuser un peu,
j’aurais peut-être dit tout haut :
« Pénéloop, avec vous,
c’est beau,
une ville, la nuit… »
*
*
*
Les autres textes de la Petite Fabrique d'écriture
sur le thème de :
" je vous écris du bout du monde... "
L
Le Château d’Angers :
Angers la nuit,
le site d' Aurélien :
.
J'y pensais depuis longtemps,
mais je n'osais pas lui écrire.
Je pensais qu'il ne se souviendrait plus de moi.
Quand j'étais aux Beaux-Arts,
j'avais fait un stage de quatre jours avec lui
en Arles,
dans le cadre des Rencontres Photographiques.
A l'époque,
il n'était pas très connu.
Il avait juste fait quelques expos
mais n'avait encore rien publié.
L'autre jour, je me suis lancée.
Je me suis dit :
" Comme ça, je n'aurai rien à regretter."
Et puis,
ce matin,
ce mail inespéré de Toscane.
Ricardo Arezzo m'autorise à utiliser
l'une de ses photographies
pour la couverture de mon petit livre.
Il a dit quelque chose comme :
" Pénélope,
j'aime tant la France
et les senteurs de Provence
que je peux faire ça pour vous.
Arrivederci e buona fortuna... "
Je crois que je suis très gâtée.
Pénéloop
.
L E P E T I T M O N D E
D E
P E N E L O O P
Small is beautiful !
C'est une toute petite communauté,
toute jolie...
.
U N A B O N N E M E N T
C H E Z E T A M ?
Ce matin,
au petit déjeuner,
Maman m'a dit au téléphone :
" Tu sais, Pénéloop chérie,
on est le
5
aujourd'hui.
Ton blog a juste 3 ans !
Tu sais
ce que je ferais, moi,
à ta place ?
Après
avoir fait la fête
avec tous mes amis internautes,
( et les autres )
eh bien moi,
je filerais tout de suite
chez Etam
m'offrir un abonnement...
Tu le vaux bien,
ma Chérie... "
*
*
*
Moi,
j'ai juste demandé :
" Il dirait quoi, Papa ? "
*
*
*
Fresque murale
( détail )
réalisée en Septembre 2010
sur les bords de la Maine
à Angers
à l'occasion des Accroche-Coeurs
par
le formidable et très gentil
artiste des rues
de Bamako :
Drissa Konate
.
A l'Orée
des peut-être...
On m'a dit
que tout était possible...
Dois-je le croire ?
Loop