F O R O U G H F A R R O K H Z A D
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Poétesse iranienne
1935 / 1967
Clic !
Il ne s’agit pas d’un lien fragile,
ni d’une simple étreinte
entre les pages froissées d'un cahier.
Il s’agit du bonheur de mes cheveux
brûlés sous les coquelicots
de tes baisers...
Zoom !
Ô toi,
femme iranienne,
soumise à la misère, au malheur et à la cruauté...
Si un jour
tu veux te défaire de tes liens,
alors,
enfile aujourd'hui la jupe de l'obstination...
در کوچه باد می آید
و این ابتدای ویرانیست
آن روز هم که دست های تو ویران شدند باد می آمد
من از کجا می آیم؟
به مادرم گفتم دیگر تمام شد
گفتم همیشه پیش از آن که فکر کنی اتفاق می افتد
باید برای روزنامه تسلیتی بفرستیم
نگاه کن که چه برفی می بارد...
( ایمان بیاوریم به آغاز فصل سرد - فروغ فرخزاد )
Mon petit arbre était amoureux du vent.
Un vent venu de nulle part,
Un vent follement vagabond...
Mais où est la maison du vent ?
Où est la maison du vent ?
C’est moi...
Je suis une femme seule
au seuil d’une saison froide
au début du saisissement
de l’existence souillée de la terre
du désespoir simple et triste du ciel
et de l’impuissance de ces mains cimentées.
Le temps a passé
et l’horloge a frappé quatre coups
quatre coups.
Je connais le secret des saisons
et je déchiffre le message des instants.
Le sauveur sommeille dans sa tombe
et le sol,
le sol accueillant
est une invitation à la quiétude...
Une autre naissance...
Toute mon existence est un morne verset
qui te répète
et qui t'amène à l'aube des floraisons
et des croissances éternelles.
Dans ce verset,
je t'ai soupiré.
Dans ce verset,
je t'ai greffé.
A l'arbre, à l'eau, au feu...
J’ai commis le péché, un péché succulent
dans une étreinte aussi torride
qu’un brasier !
J’ai commis le péché, enlacée par des bras,
des bras vengeurs, brûlants et durs
comme l’acier...
Je suis dénudée
dénudée, dénudée
comme les silences dans les paroles de tendresse
et mes plaies sont toutes d’amour
d’amour, d’amour.
J'ai sauvé cette île errante
de la tourmente de l’océan
et de l’irruption de la montagne.
Le morcellement fut le secret de cet être unifié
dont les plus modestes particules
donnèrent naissance au soleil.
Salut à toi, nuit innocente !
Salut à toi, nuit qui transforme
les yeux des loups du désert en fosses osseuses
où gisent la croyance et la certitude.
Le long de tes ruisseaux
les fantômes des saules
respirent les tendres esprits des haches.
Quand ma confiance était pendue
à la corde souple de la justice
et que,
dans toute la ville
on morcelait les cœurs de mes lumières...
Quand l’on fermait les yeux enfantins de mon amour
avec le bandeau noir de la loi
et que,
des temps troublés de mes yeux,
jaillissait le sang...
Quand dans ma vie, il n’y avait plus rien,
rien que le tic-tac de l’horloge,
alors j'ai compris :
Il faut, il faut, il faut...
...que j’aime à la folie !
Des livres :
Hop !
Moi
je connais une petite fée triste
qui vit au milieu d'un océan...
Elle joue la musique de son cœur
dans une douce flûte de bois,
doucement, doucement...
Une petite fée triste qui,
la nuit venue, meurt d'un baiser
et, à l'aube, renaît d'un autre baiser...
Ces jours-là.
Ces jours-là s’en sont allés.
Ces si beaux jours...
Ces jours purs et majestueux,
avec un ciel tout miroitant de paillettes,
des branches chargées de cerises...
Des maisons appuyées les unes contre les autres,
à l’abri vert des liserons.
Des toits survolés d’espiègles cerfs-volants.
Et,
dans les ruelles,
le vertige du parfum des acacias...
***
Ô les fours brûlants !
Laissez-moi !
Ô le tintement de la vaisselle de cuivre
dans les ténèbres de la cuisine !
Ô le cliquetis funèbre de la machine à coudre !
Laissez-moi !
Ô la bataille sans fin des balais et des tapis !
Ô les amours jaloux !
Laissez-moi !!!
***
Mets dans mes mains suppliantes,
les tiennes,
comme un souvenir brûlant !
Mets sur mes lèvres amoureuses,
les tiennes,
comme la sensation
la plus chaleureuse de l’existence !
Dans ma nuit, si brève, hélas !
le vent a rendez-vous avec les feuilles.
Ma nuit, si brève,
est envahie par une angoisse dévastatrice.
Ecoute !
Entends-tu le souffle des ténèbres ?
De tout bonheur, je me sens étrangère.
Au désespoir, je suis accoutumée.
Ecoute !
Entends-tu le souffle des ténèbres ?
Là, dans la nuit, quelque chose se passe...
La lune est rouge et angoissée.
Elle est comme accrochée à ce toit
qui risque de s'effondrer à tout moment !
Les nuages, comme une foule de pleureuses,
attendent l'accouchement de la pluie...
Un instant, et puis rien !
Derrière cette fenêtre,
c'est la nuit qui tremble
et c'est la terre qui s'arrête de tourner...
***
La vie, c'est peut être
une rue très longue où, chaque jour,
passe une femme portant un panier...
La vie, c'est peut être cette corde
avec laquelle un homme va se pendre
à une branche...
La vie, c'est peut être
cet enfant qui revient de l'école.
La vie, c'est peut être
le temps d'une cigarette,
cette sorte d'engourdissement
entre deux moments où l'on fait l'amour.
La vie, c'est peut être
le regard ébahi d'un homme
qui soulève machinalement son chapeau
pour saluer un autre passant
avec un pâle sourire sans expression...
La vie, c'est peut être
cet instant minuscule,
quand mon regard vient se perdre
dans tes pupilles...
Un hommage de Sohrab Sepehri
à
Forugh Farrokhzad
L'amie.
Elle n’était que grandeur,
appartenance à aujourd'hui...
Elle était la fiancée
de tous les horizons ouverts...
Et comme elle comprenait bien
les nuances de l'eau et de la terre !
Sohrab Sepehri
Clic !
Lyrisme et engagement :
Zip !
Dans le jardin...
J'enfouis mes mains
dans le jardin pour y grandir...
Je suis sûre, sûre que je grandirai
et qu'entre mes doigts tachés d'encre
les hirondelles feront leur nid...
Je prends comme boucles d'oreilles
des cerises rouges assorties.
Je colle aux ongles de mes doigts
des pétales de dahlias...
Forugh Farrokhzad
Quelques poèmes :
Zip !
Une page facebook :
Forough Farrokhzâd
ses textes traduits en français
Chic !
Vers le Tome 2 : Chic !
Femmes iraniennes : Zoom !
Loop et la poésie persane : Clic !
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