
Ou la la...
Il était pas facile...
Un jour
où j'avais un peu trop salé
le potage aux aubergines,
( il adorait les aubergines )
il m'avait dit :
" Pénéloop,
si je vous enferme
cette nuit
dans le cabanon,
ce n'est point pour vous punir.
Loin de moi
cette idée mesquine.
Non,
j'ai pensé simplement qu'ici,
vous pourriez,
tout à votre aise,
réviser
les beaux livres de cuisine
que votre gentille maman
vous a offerts
pour Noël.
Gardez cette chandelle. "
*
*
*
Les jours suivants,
je me suis vraiment bien appliquée
pour chacun des repas.
J'ai donné
le meilleur de moi-même.
*
*
*
Il semblait très fier de moi
et
savait me le montrer
galamment.
J'appréciais
en silence
sa reconnaissance
et
sa magnanimité.
*
*
*
Le mois suivant,
c'était son anniversaire.
*
*
*
J'avais disposé des bougies
partout.
C'était très gai,
très romantique.
J'avais appris par coeur
de très jolis poèmes
de
Jean-Pierre Coffe.
*
*
*
Vers huit heures,
j'avais revêtu
avec une impatience de midinette
la petite jupe blanche
et
les vieilles dentelles
que je portais
le jour du diable
à Montsoreau.
Mon petit coeur
battait la chamade !
Pour le dîner,
très amoureusement,
je lui avais préparé
pendant tout l'après-midi
un très délicieux velouté d'asperges.
Il avait toujours adoré
les asperges.
*
*
*
En fait,
le matin même,
je m'étais souvenue,
avoir découvert
pendant ma studieuse nuit au cabanon,
entre deux pages collées
du gros livre,
une très tentante recette
idéale
pour les soupers en amoureux :
Le fameux
" Velouté d'asperges
à l'arsenic des Carpates... "
Pénélope Estrella-Paz
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